Jeudi, l’échographe a confirmé ce que mon cœur n’osait s’avouer. Moi le terrien, dans une préférence égoïste j’avais même demandé à ma mamie dans le cosmos de jouer de sa magie pour que tu sois un petite fille. Te voilà donc, en noir et blanc, le cœur battant et le profil déjà emprunté aux traits fins de ta maman, à grandir avant même ton arrivée. Ce jour là, de ce point de départ, tu forgeras ton monde et ton identité.
Pour annoncer la nouvelle à nos proches, nous avions seulement prévu un coup de fil ému, qui s’est rapidement transformé en “on se voit samedi, on garde la surprise, à vos pronos les zigotos !”. D’une volonté de prendre son temps pour définir ce moment, on s’est rapidement retrouvé dans un magasin doté d’un rayon entier dédié aux fameuses “gender reveal”. Un rayon pourtant en rupture de stock de ballons roses. Me voilà donc à expliquer à une vendeuse que ben un ballon doré ça n’allait pas fonctionner. Très sympathique elle n’a d’ailleurs pas sourcillé à mon “non mais sinon on prend un ballon dinosaure ?”. Avant même d’imaginer un storytelling autour d’un pterodactyl, sachez que non il n’y avait pas non plus de ballons dinosaures. Après avoir envisagé une piñata, nous repartons finalement les mains vides de l’immense boutique pour en trouver une seconde.
Une matinée. Entière. Pour dénicher quelques jolis ballons et une bouteille d’hélium. Parce que finalement ce qui n’avait pas grand sens à nos yeux est devenu important, balayant toutes nos petites convictions de “alors les beaufs on lance des confettis bleus ou roses avec un drone ?”. J’ai gonflé les ballons en forme d’étoiles, on y a accroché de jolis rubans, puis on a traversé la ville avec notre drôle de bouquet volant. Tu seras qui tu veux être ma fille, mais sache qu’on t’a déjà foutu la honte (avec amour et poésie).
Merci d’avoir lu PA:.
On se revoit bientôt, c’est gratos alors passez le mot à vos potos.